Double peine pour les routes gersoises

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Depuis le 1er juillet 2018, le réseau dit « secondaire » voit la nouvelle limitation de vitesse à 80km/h s’appliquer.

Cela concerne notamment tous les tronçons non aménagés de la RN124 entre Auch et Toulouse.

Aujourd’hui, cette décision se traduit par la double peine pour les automobilistes gersois et les entreprises : le temps de déplacement vers la capitale régionale augmente et en parallèle les travaux d’aménagement de la RN124 n’avancent pas.

La déviation de Gimont (dont la déclaration d’utilité publique date de 1999) s’englue. Malheureusement, les collectivités locales (Région, Département, Grand Auch Coeur de Gascogne) ont déjà versé leur contribution au chantier et c’est la part de l’Etat qui se fait attendre.

Aujourd’hui, cet enclavement est perçu de plus en plus négativement par les entreprises qui voient leur compétitivité attaquée.

Autant sur le désenclavement numérique et l’accès à la fibre optique, le Gers, grâce à Gers Numérique, se positionne nettement comme un leader. Autant, sur le désenclavement routier et la connexion à Toulouse, le Gers est à la traîne et les perspectives d’avenir peu réjouissantes en la matière.

En effet, aujourd’hui, il se fait état d’une finalisation de l’aménagement complet entre Auch et Toulouse à horizon 2030.

Ceci est tout simplement impensable économiquement et stratégiquement pour le Gers.

A l’heure où la pression foncière sur l’ouest toulousain est forte, où le Gers a la chance d’être situé du côté de Blagnac et des donneurs d’ordre de l’aéronautique, la dynamique économique ne pourra pas se diffuser jusqu'à Auch faute d’infrastructures routières permettant à des entreprises de s’implanter… et de générer des emplois.

Doit-on se résigner ? Il ne le faut pas.

En Occitanie, il y a des travaux routiers qui avancent à un autre rythme : le viaduc de Millau, dont le coût de construction fut de 400 millions d’euros (quasiment le double du coût de l’aménagement en 2x2 voies entre Auch et Toulouse) a été réalisé par Eiffage… en 3 ans.

Aujourd’hui, au nom de l’équité territoriale, le Gers a le droit d’être connecté à Toulouse dans de bonnes conditions.

Les élus locaux, les entreprises et les citoyens en sont convaincus. L’Etat doit prendre pleinement la mesure de cette nécessité pour ne pas nous condamner collectivement à une double peine qui découragerait les entreprises.

 

Rémi BRANET

Président de la CCI du GERS

 

CCI Info N°161- Novembre Décembre 2018

 

 

 

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